Samstag, 28. März 2020

Autriche: lutte des classes et coronavirus

GenossInnen in Frankreich haben mich gebeten, einen Bericht zu verfassen, der die Situation im Sozial- und Gesundheitsbereich in Zeiten von Corona darstellt. Hier ist er.

En Autriche également, les combats de classe qui étaient en cours au moment de la proclamation de l’union nationale par le gouvernement conservateur ont apparemment cessé. Mais il y a de la lumière au bout du tunnel.

Le gouvernement et Corona


Visiblement, les mesures prises pour endiguer la pandémie font effet, car les chiffres actuellement
disponibles indiquent qu’elle prend une proportion moins importante que dans l’Italie voisine, par exemple. Mais cela est surtout à mettre en relation avec le fait qu’il existe en Autriche encore nettement plus de lits d’hospitalisation d’urgence (6 par 1000 habitants) que dans d’autres pays. Le système de santé n’a pas encore été autant détruit par les restrictions budgétaires qu’en, par exemple, en France (3 lits des soins aigus par 1000 habitants) ou Espagne.

En même temps, ici aussi, les professions particulièrement touchées par la crise se plaignent du manque de matériel protection. On voit ici à quel point la délocalisation de vastes secteurs de la production dans des pays «à bas salaires» est pervers. Alors que la Chine, fournisseur important du marché mondial dans ce secteur également, a pu augmenter sa production de matériel de protection en un temps record, l’Autriche a dû s’approvisionner à des prix complètement excessifs sur le marché libre. Que les prix pour des masques de protection augmentent actuellement de jour en jour montre la perversion de ce système.

En même temps, le gouvernement formé de conservateurs et de Verts au service de leurs soutiens financiers et des multinationales est incohérent comme partout en Europe. Alors que dans la province du Wuhan, on ne travaillait pratiquement plus, il n’y a, en Autriche, à l’exception du commerce, pratiquement aucune limitation de la production. Malgré la revendication du syndicat concerné de fermer les chantiers qui ne sont pas indispensables au maintien des infrastructures, même les chantiers qui, au départ, avaient été fermés de manière volontaire par les employeurs sont rouverts après une réglementation molle édictée par le ministère de la santé. De la même manière, les stations de ski n’ont été fermées qu’au moment où un chiffre énorme d’infections dans plusieurs endroits a été rendu public.

Un petit village gaulois


Au moment où la vie publique a été limitée, plusieurs négociations salariales étaient en cours. Dans le secteur de la formation d’adultes, un assez mauvais accord a été conclu par la suite.

Les négociations collectives dans le secteur social ont par contre été suspendues. Il s’agit là de la plus grande convention collective pour les employés du privé dans le secteur social et de la santé, qui constitue entre temps la plus grande branche professionnelle en Autriche. Depuis plusieurs années il existe la revendication de la réduction du temps de travail hebdomadaire à 35 heures sans perte de salaire et avec remplacement complet, temps pour temps.

La revendication du remplacement complet de toutes les heures que les collègues ne travailleraient plus après l’obtention de cet objectif est pratiquement unique au monde. Ceci est la conséquence de deux expériences. D’une part, avec l’introduction de cette convention collective de 2004, le temps de travail a été réduit sur une période de quatre ans, à raison d’une demi-heure par an, à 38 heures. Et en même temps, nous avons vu lors de la réduction du temps de travail à 35 heures en France qu’une réduction du temps de travail sans remplacement temps par temps aboutit seulement au fait que nous travaillons autant qu’avant, en moins de temps. C’est pourquoi, sur initiative de collègues du secteur social, le remplacement complet des heures fait, depuis 2015, partie du programme officiel de revendications du syndicat le plus grand du pays, la GPA-djp.

Ce n’est qu’en interrompant les négociations de conventions collectives que nous pourrons, plus tard, nous mobiliser à nouveau publiquement et maintenir ainsi la pression pour nos revendications. Le jour de la proclamation des mesures du gouvernement, une troisième grève d’un jour avait lieu au cours de ces négociations collectives. Il y a quelques jours, une grève de deux jours était pour la première fois prévue dans cette branche. Et ceci alors qu’il y a déjà eu des grèves pour cette convention collective au cours des deux dernières années.

Nous sommes ainsi le secteur en Autriche dans lequel il y a, depuis de nombreuses années, les combats de classe les plus nombreux. Ils pourraient devenir un modèle pour les travailleurs d’autres conventions collectives, puisque nous montrons: même dans un secteur dans lequel il n’est pas facile de faire grève à cause de la responsabilité que nous avons auprès des personnes avec qui nous travaillons, nous pouvons faire grève, nous pouvons combattre. Notre message est clair: Nous sommes maintenant fêtés dans les médias, par les hommes politiques, dans les réseaux sociaux comme les héros de la pandémie du Coronavirus. Après celle-ci, nous ne voulons pas que l’on nous dise merci, nous voulons la réduction du temps de travail. Alors qu’il y a maintenant des milliards pour le capital, nous voulons simplement les moyens nécessaires pour notre réduction du temps de travail!

Au moment de l’interruption des négociations collectives, deux autres grèves étaient planifiées. Si nous n’obtenons pas ce que nous voulons, celles-ci peuvent avoir lieu très rapidement. Et alors nous verrons bien si le gouvernement des patrons peut se permettre de ne pas donner aux «héros et héroïnes de notre temps» ce que nous voulons!

Keine Kommentare:

Kommentar veröffentlichen