Presque cinq mois exactement après les élections nationales, l'Autriche a un nouveau gouvernement. Pour nous, en tant que classe ouvrière, cela n'augure rien de bon. En effet, le cœur du programme gouvernemental est une politique d'austérité aux dépens des travailleurs, des jeunes et des retraités.
Antécédents
Dès le lendemain des élections, il était prévisible que la formation d'un gouvernement serait difficile. Le FPÖ (comparable au RN) a obtenu le plus fort résultat de son histoire avec 29%, les conservateurs (ÖVP) le plus mauvais avec 26%. Le SPÖ ("social-démocrate") est resté à son plus bas niveau historique avec 21%, les néolibéraux NEOS ont légèrement progressé à 9 % et les Verts ont été punis pour leur soumission à l'ÖVP dans la coalition sortante et sont tombés sous les 10%. Les négociations de coalition entre l'ÖVP, le SPÖ et les Neos ont échoué peu après la fin de l'année, ce qui semblait ouvrir la voie à la coalition entre le FPÖ et l'ÖVP, attendue par beaucoup. Pour la première fois depuis 1945, l'Autriche devait donc avoir un "chancelier du peuple" (le chef du FPÖ Kickl aime utiliser ce terme d'Hitler pour lui-même) issu du FPÖ. Bien qu'il s'agisse de la coalition souhaitée par le capital, ces négociations ont également échoué et l'ÖVP, le SPÖ et les NEOS ont à nouveau négocié, en se mettant cette fois d'accord sur le programme de gouvernement "Faire ce qu'il faut maintenant. Pour l'Autriche".
Programme de l'horreur
Même si le SPÖ a pu faire passer dans ce programme quelques-uns de ses "projets phares", comme la suspension des augmentations de loyer pendant trois ans, une nourriture saine pour tous les enfants ou une taxe bancaire ridiculement basse de 500 millions d'euros par an, celui-ci met en œuvre les intérêts des entreprises et des super-riches et porte toujours la marque raciste du FPÖ.
Ainsi, le regroupement familial des réfugiés reconnus doit être suspendu en violation du droit international ou l'accès à l'asile doit être bloqué. Le programme est marqué par la prétendue nécessité de consolider le budget, qui prévoit 6,4 milliards d'euros d'économies pour cette année et plus de 8 milliards d'euros pour 2026.
Par conséquent, il est prévu de durcir massivement le droit à la retraite et, si cela ne suffit pas, d'augmenter l'âge de départ à la retraite. La cotisation d'assurance maladie pour les retraités passera également de 5,1% à 6% et le bonus climatique prévu pour compenser la taxe carbone sera supprimé. Les mesures de lutte contre la catastrophe climatique sont pratiquement absentes du programme gouvernemental.Ce qui est particulièrement dramatique, c'est que les dépenses d'armement seront presque doublées et que l'Autriche participera à l'initiative européenne Sky Shield, qui n'est pas concevable sans l'OTAN, ce qui coûte à lui seul 4 milliards.
Que faire ?
Il est évident qu'à un moment donné, la classe ouvrière sentira dans son porte-monnaie que ce programme gouvernemental lui coûte beaucoup d'argent. On peut toutefois se demander si elle s'opposera alors à cette attaque générale du capital. La pression de la bureaucratie du mouvement ouvrier du SPÖ et de l'ÖGB (le syndicat unique du pays), qui se considère volontiers comme étatiste, pèse trop lourdement sur la conscience de la classe. Actuellement, deux schémas de pensée dominent chez de nombreux syndicalistes actifs : 1. l'essentiel est d'avoir un gouvernement sans le FPÖ et 2. l'essentiel est que "nous" soyons à nouveau au gouvernement.
C'est là un problème fondamental du SPÖ, vieux de plusieurs décennies, qui participe depuis longtemps au démantèlement social, encourage le racisme et fait passer les intérêts de l'État avant ceux du parti, donc finalement ceux de la classe, car le plus important est de "pouvoir participer au gouvernement". Le résultat de cette politique est l'énorme force de la droite et la faiblesse historique du SPÖ lui-même.
Tant que le SPÖ et l'ÖGB ne reconnaîtront pas que les progrès de la classe ouvrière ne peuvent être obtenus que par la lutte, et non par des négociations dans des parlements bourgeois, ce que l'histoire a prouvé à maintes reprises continuera à s'appliquer : La force de la droite est la conséquence de la soumission de la gauche aux intérêts du capital.
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